Dans son édition du 23 avril 2025, Le Figaro Économie consacre un article aux dispositifs qui permettent aux chefs d’entreprise de prévenir les difficultés avant qu’il ne soit trop tard. Sous le titre « Ces procédures, trop souvent ignorées, qui sauvent les entreprises de la faillite », le journal met en lumière l’efficacité méconnue des outils de prévention comme la conciliation ou le mandat ad hoc… et les freins qui empêchent encore trop d’entrepreneurs d’y recourir.
Des outils efficaces, mais trop peu utilisés
Selon le rapport remis récemment par les Médiateurs des entreprises et du crédit à Bercy, les procédures de prévention au tribunal de commerce affichent un taux de succès de 70 %. Pourtant, elles restent largement sous-utilisées. Pourquoi ? Parce qu’agir en amont implique de reconnaître qu’on rencontre une difficulté — ce qui, dans la culture entrepreneuriale française, demeure un tabou.
Olivier Kerr, coordinateur national de l’association Les Rebondisseurs Français, cité dans l’article, résume ce frein bien connu des dirigeants :
« Il est très difficile pour un dirigeant de s’ouvrir et de parler de ses difficultés, même avec ses pairs. On se retrouve seul avec la crainte que les autres pensent que la situation est contagieuse. »
Sortir de l’isolement pour mieux rebondir
Cette peur de l’image, cette culture de la réussite sans faille, sont régulièrement dénoncées par les acteurs de terrain. Frédéric Visnovsky, Médiateur national du crédit, observe ainsi :
« Un chef d’entreprise parle plus facilement à une association, à ses pairs, qu’à la DGFIP, la Banque de France ou aux tribunaux de commerce. »
C’est précisément pour cela que Les Rebondisseurs Français existent : pour créer un cadre bienveillant et confidentiel dans lequel les chefs d’entreprise peuvent s’exprimer, poser leurs questions, et anticiper les imprévus de leur parcours entrepreneurial.
Un changement culturel indispensable
Philippe Vincent, président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, souligne dans l’article une autre barrière culturelle :
« Cela tient notamment à notre culture latine qui entretient une peur de l’échec, alors que ce dernier est quasiment valorisé dans le monde anglo-saxon. »
Faire du rebond entrepreneurial une compétence, un réflexe de gestion, et une valeur économique centrale : telle est la mission que porte l’association depuis sa création. Car prévenir les difficultés, ce n’est pas faire preuve de faiblesse : c’est faire preuve de lucidité, de responsabilité… et de stratégie.
Pour en savoir plus sur les dispositifs de prévention accessibles aux dirigeants, téléchargez gratuitement le guide pratique de l’entrepreneur.
