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Au Club Rebond Bretagne : 4 pistes pour valoriser l’échec quand on est chef d’entreprise

Francis Boyer était l’invité du Club Rebond Bretagne le 25 avril 2022 animée par Carole Fortuna. Il a développé une activité de conseil et formation en management, conférencier, et est aussi l’auteur de plusieurs vidéos, articles et ouvrages dont Le plaisir au travail (2018, Eyrolles) et L’innovation managériale en 50 actions, (2020, Eyrolles). Devant les Rebondisseurs du Grand Ouest, il est revenu sur plusieurs bonnes pratiques pour dépasser l’échec et se mettre en condition de rebond.

Francis s’intéresse à la question du rebond depuis longtemps. Il a notamment toujours été fan de Steve Job, de son audace en matière d’innovation, dont il a retenu cette conviction : que la France a une capacité phénoménale d’innovation mais qu’elle est bridée parce que qu’elle vit mal l’échec.

Pour agir en faveur du rebond et libérer cette capacité d’innovation, Francis aide les dirigeants d’entreprise à transformer leur approche managériale. Il insiste avant tout sur la nécessité pour les entreprises de passer d’une relation « parent-enfant » à une relation « adulte-adulte » entre le dirigeant et ses collaborateurs.

Pour Francis, les modes traditionnels de management brident les capacités des personnes. Le conformisme social ambiant inhibe tout le monde. En tant que DRH, entre autres à l’Opéra de Paris et à l’UNEDIC, il a constaté que beaucoup de personnes avaient des comportements non adultes avec une tendance à reporter les erreurs sur les autres. Sans doute, analyse-t-il parce que l’erreur et l’échec sont sanctionnés. Donc si on ne punissait pas l’échec, on aurait davantage de résilience.

Et c’est ce qu’il a pu observer. Loin de générer laxisme et fainéantise, reconnaître l’erreur et l’échec libère l’audace et accroît la capacité de rebond.

Surtout, Francis insiste sur la distinction à faire entre l’erreur (le résultat n’est pas conforme à ce qui est prescrit), l’échec (l’objectif global que l’on s’est donné n’a pas été atteint) et la faute (il y a une transgression manifeste de la règle posée). Seule la faute est punissable. Or en France, les 3 sont sanctionnés. Et quand les choses sont bien faites, il n’y a pas de récompense non plus. L’injonction au « sois parfait », appuyé par notre culture judéo-chrétienne, explique et nourrit notre rapport particulier à l’échec. L’échec remet en cause la personne dans son identité (je suis nul) alors que c’est souvent une question de compétences (je n’ai juste pas su faire). Au bout du compte, la confiance en soi s’altère et on n’ose plus prendre de risque.

Pour aller contre cet état de fait, Francis propose 4 pistes aux chefs d’entreprise pour valoriser l’échec :

  1. accepter que l’erreur fait partie de la vie. Cela suppose néanmoins d’accepter aussi d’apprendre de cette erreur. L’humilité est essentielle car personne n’est pas parfait. Le chef d’entreprise n’est pas un sur-Homme.
  2. instaurer des rituels autour de l’échec, les rituels étant essentiels pour faire vivre les valeurs de l’entreprise. Cela peut aller de « fêtes de la défaite » suivies de séminaires de travail sur les raisons et enseignements des échecs, au versement de « primes d’échecs » sous condition d’une reconnaissance et d’un partage collectif des enseignements qui en sont tirés, en passant par des « revues mensuelles de succès et d’échecs », relayées auprès de tous les collaborateurs. Ces initiatives démystifient l’échec et limitent la reproduction des erreurs commises par les autres.
  3. faire un pré-mortem, c’est-à-dire se projeter plusieurs années plus tard en supposant que les projets prévus n’ont pas marché. Le dirigeant sera alors davantage à prêt à gérer les problèmes quand ils surviennent.
  4. partager ses retours d’expérience, sorte de catharsis à ritualiser pour dépasser le stade de la bonne intention

Force est de constater que les Français admirent ceux qui ont échoué et réussissent après. Ils apprécient les icônes qui les rassurent et montrent que « c’est possible ». Et la situation début 2022 n’aide pas.

Si dans l’ensemble, les dirigeants ont envie de rebondir, ils sont surtout très fatigués et aspirent à un retour au monde d’avant Covid. Or tous savent aussi que ce ne sera pas possible… la solution ? il n’y pas une solution mais sans doute plusieurs, à chaque chef d’entreprise de trouver la sienne. Dans un monde devenu volatile, incertain, complexe et ambiguë proche de ce que décrit le VUCA (Volatility, Uncertainty, Complexity and Ambiguity), il lui faut se pencher sur son management, le faire évoluer et renégocier son contrat collaboratif avec ses collaborateurs. Une mise en perspective et une adaptation fondamentales pour rebondir dans et avec son projet d’entreprise.

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